Un cheval adulte de 500 kg consomme en moyenne 2 % de son poids en fourrage sec chaque jour, soit 10 kg. L’ajout de céréales n’est pas systématique et peut déséquilibrer l’apport en fibres, essentiel pour la digestion.
La carence en sel reste fréquente, alors que le foin seul n’en apporte pas suffisamment. Les carottes et les pommes, pourtant appréciées, apportent peu de nutriments essentiels.
Plan de l'article
Comprendre les besoins nutritionnels spécifiques du cheval
Chaque cheval suit un régime alimentaire adapté à son âge, à son activité et à sa santé. Le système digestif du cheval, complexe et délicat, demande une attention particulière dans l’apport en énergie et en protéines. Il n’y a pas de raccourci possible : l’intestin grêle absorbe les glucides simples et les protéines, tandis que l’intestin postérieur transforme lentement les fibres du fourrage en énergie utilisable.
L’alimentation du cheval doit donc être riche en fibres et pauvre en sucres rapides. Pour savoir si la ration convient, observez l’animal : des côtes qu’on sent sous la main mais qui ne se voient pas, une encolure tonique, une croupe arrondie mais sans surcharge. Les protéines brutes sont là pour accompagner la croissance, la gestation, la lactation ou l’effort, mais trop en donner fatigue les reins inutilement.
Voici les points à surveiller pour couvrir tous les besoins :
- Eau : Un cheval de 500 kg absorbe entre 20 et 50 litres par jour selon la température et l’effort fourni.
- Énergie digestible : Elle varie beaucoup entre un animal au repos et un autre en pleine saison sportive.
- Régime alimentaire équilibré : Les apports doivent évoluer selon le poids et la santé observée, pas selon des schémas tout faits.
Le cheval reste un herbivore strict, dont la physiologie réclame lenteur et mesure. La structure de l’estomac et de l’intestin grêle impose de la prudence : accélérer ou bouleverser la routine alimentaire, c’est risquer coliques et troubles digestifs. Toute modification de régime alimentaire doit s’opérer en douceur, sous peine de rompre l’équilibre fragile de sa digestion.
Quels aliments privilégier pour une ration équilibrée ?
Le fourrage occupe une place centrale dans toute alimentation cheval raisonnée. Un foin de qualité, bien sec, sans poussière ni moisissures, assure la majeure partie des fibres nécessaires et préserve la santé digestive. L’idéal ? Distribuer plusieurs petits repas, pour respecter le comportement naturel de grignotage et soutenir la flore intestinale.
Quand l’herbe fraîche devient rare ou que le pâturage n’est pas possible, les granulés de foin prennent le relais. Leur atout : une composition régulière et une faible teneur en sucres et amidon, limitant les risques de pathologies métaboliques.
Pour apporter un complément d’énergie à un cheval en croissance ou au travail, il est possible d’ajouter des aliments concentrés : céréales, cubes ou mélanges spécifiques. Mais gare à la quantité ! Privilégiez des recettes pauvres en amidon pour ménager le système digestif. La graine de lin, riche en oméga-3, favorise un poil brillant et soutient les défenses naturelles. Un peu d’huile végétale dans la ration complète l’apport énergétique sans bouleverser la digestion.
Voici comment structurer l’alimentation équine au quotidien :
- Misez toujours sur un fourrage de qualité en guise de base.
- Ajustez les aliments concentrés à l’activité réelle du cheval.
- Ajoutez des graines de lin ou de l’huile végétale pour optimiser l’état général sans perturber l’assimilation.
Chaque ration doit s’adapter à l’individu : qualité, variété, constance dans les horaires et les quantités, rien ne doit être laissé au hasard.
Les erreurs courantes à éviter dans l’alimentation équine
Sur-alimentation et déséquilibres énergétiques
Trop de sucres et amidon dans la ration expose le cheval à des problèmes digestifs. L’abus de céréales favorise le syndrome métabolique, l’obésité et les ulcères gastriques. Certains animaux finissent par développer une résistance à l’insuline à force de recevoir des concentrés inadaptés à leur mode de vie. La quantité d’aliments doit toujours correspondre à la dépense réelle, au poids et à la condition de chaque cheval.
Transitions alimentaires précipitées
Changer brutalement de régime alimentaire perturbe la digestion. L’intestin postérieur, où la fermentation microbienne a lieu, ne supporte pas les variations rapides. Pour prévenir coliques et perte de poids indésirable, chaque nouveauté doit être introduite progressivement, sur une dizaine de jours.
Quelques gestes simples permettent de limiter les erreurs les plus fréquentes :
- Fractionnez les repas pour éviter les pics d’insuline.
- Restez attentif aux problèmes dentaires, souvent responsables d’une mauvaise assimilation ou d’une perte de condition.
- Pour les chevaux souffrant de maladies chroniques, discutez de chaque modification de ration avec le vétérinaire ou un nutritionniste équin.
Une eau propre, disponible en permanence, conditionne l’efficacité de la ration alimentaire et limite les risques de complications digestives. Ne négligez pas la qualité du fourrage : présence de poussière, de moisissures ou mauvaise coupe, tout cela peut déclencher des soucis respiratoires ou intestinaux.
Conseils pratiques pour adapter la nutrition à chaque cheval
Observer, ajuster, individualiser
Chaque cheval a sa propre histoire et ses besoins. Son état corporel, son âge, son niveau d’activité, sa santé influencent directement son régime alimentaire. Un animal de sport, axé sur l’endurance, aura besoin de plus d’énergie digestible qu’un compagnon calme à la retraite. Les signes à surveiller : évolution du poids, tonicité musculaire, éclat du poil, dynamisme général. Tous ces éléments renseignent sur la pertinence de la routine alimentaire.
Pour bien ajuster l’alimentation, voici quelques pratiques à adopter :
- Faites évaluer l’état corporel du cheval par un professionnel au moins deux fois par an.
- Réajustez la ration à chaque changement de saison, d’activité ou de santé.
- Choisissez des aliments irréprochables : fourrage sans poussière, concentrés sans trace de moisissure, accès constant à une eau claire.
Travailler avec un vétérinaire ou un nutritionniste équin permet d’affiner encore l’équilibre des apports, surtout pour les chevaux convalescents ou sujets à des variations de poids inhabituelles. Ceux vivant en box ou sur des pâturages pauvres doivent bénéficier d’un suivi attentif concernant les minéraux et protéines. L’objectif : soutenir la croissance, l’effort physique ou la récupération, sans jamais surcharger l’organisme.
En surveillant régulièrement le poids des chevaux et en restant flexible sur leur régime alimentaire, on offre à chaque animal une alimentation adaptée, qui prévient aussi bien les déficits que les excès. C’est cette vigilance, discrète mais quotidienne, qui fait la différence sur le long terme. Un cheval bien nourri, c’est l’assurance d’un compagnon robuste, alerte et durablement en bonne santé.